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URBANISME - SACLAY

Saclay (des)servis sur un Plateau

 

Octobre 2011- février 2012 (13 séances)

Encadré par Emmanuel Combarel

Collaboration avec Christel Lechaux et Cécile Kasper

Site - Plateau de Saclay

Programme - Ligne de téléphérique et sa gare

 

 

LECTURE EN LIGNE

Le plateau de Saclay est un territoire de près de 5 000 hectares, dominant la région parisienne d’une centaine de mètres. Sa proximité de Paris en fait un lieu de grand potentiel de développement. Il accueille déjà de nombreux pôles de recherche et est, à ce titre, au cœur d’un grand projet afin d’encourager et d’enrichir ce « potentiel d’innovation unique », selon l’OIN de ce site. Le but est d’y installer une « Silicon Valley à la française », un cluster scientifique où viendront s’implanter plusieurs établissements d’enseignement supérieur tels que l’Agro Paris Tech, l'École centrale Paris ou les mines. Ce projet induirait à terme la présence de 30 000 étudiants et 12 000 chercheurs. De plus, ces souhaits s’inscrivent dans les recherches pour le Grand Paris et dans le développement de la grande boucle de métro aérien, ce futur réseau devant rendre les campus accessibles.

 

 

Le plateau de Saclay représente plus de 3 000 hectares de terres agricoles. Le projet est donc d’investir des terres non urbanisées, tout en luttant contre l’étalement urbain qui pourrait suivre, afin de conserver sa longue tradition agricole. Dans une société qui doit être responsable quant aux conséquences de ses actions de construction, la prise en compte de tels impacts environnementaux est fondamentale. Le paysagiste Michel Desvignes qui a travaillé sur ce projet résume les difficultés présentées par ce territoire : « [Il est ] vaste et n’a pas d’identité commune évidente, et même si l’on est séduit par la qualité des vallées, même si la présence d’un grand espace agricole si proche de Paris mérite une attention particulière, il est peu pratique et relativement peu accueillant. »[1] Face à la complexité de ce site et des projets qu’il doit accueillir et pour répondre au besoin pressant de lier le plateau à sa vallée sud, l’idée est apparue de réfléchir à la possibilité d’un transport par câble.

 

 

En effet, le but est d’installer au plus vite un réseau de transport efficace et léger, réduisant au maximum l’impact sur les zones agricoles protégées et les espaces forestiers et répondant à la problématique du franchissement du dénivelé entre le sud du plateau et sa vallée. L’impact au sol du transport filaire est minimum et peut se présenter comme une intervention d’acupuncture sur des terres non urbanisées.

 

Toutefois, si le transport filaire est une façon de répondre à une géographie spécifique tout en évitant une consommation du territoire trop importante, il est également une façon de repenser des déplacements urbains. Ainsi, un téléphérique propose des conditions exceptionnelles de transport. Que ce soit par le silence de telles infrastructures ou par leur hauteur qui permet de contempler le paysage en le survolant comme par lévitation, le transport par câble offre de nouvelles expériences à l’utilisateur. Notre recherche avait pour but de réfléchir à l’intégration d’un tel téléphérique urbain sur le territoire du plateau de Saclay, en terme de localisation tout d’abord. En tenant compte des problèmes environnementaux et humains que peut causer l’implantation d’un réseau filaire, il nous fallait nous pencher sur les points à connecter et relier, et par conséquent, au tracé réalisé par le téléphérique afin d’offrir le plus d’efficacité par rapport aux besoins actuels et futurs du plateau. Ce moyen de transport apparaissant comme une nouveauté dans le milieu urbain, nous avons également du réfléchir à la nouvelle identité que pouvait prendre le téléphérique, jusqu’alors rattaché indubitablement aux sports d’hiver. Enfin, au trajet du téléphérique s’ajoute la question des gares qui l’accompagnent. Ces stations se situant dans des pôles amenés à se développer, il nous fallait réfléchir sur le traitement des polarités crées et de leurs liens avec les autres pôles du plateau. Le plateau de Saclay est un vaste territoire qu’il nous a fallu découvrir et comprendre dans sa globalité tout autant quand dans des situations à échelle plus restreinte.

 

 

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[1] Note d’intention Offre finale, équipe Michel Desvigne, le 5 novembre 2009 [Consulté le 20 janvier 2012]http://www.cluster-paris-saclay.fr/pj_article/5/Note%20d%27intention%20de%20l%27%C3%A9quipe%20de%20Michel%20Desvigne.pdf

Le tracé proposé est un trajet direct qui offre une alternative efficace aux lignes de bus demandant de nombreux changements lors de la traversée du plateau. Le transport filaire et sa linéarité permettent de concevoir le plateau comme un ensemble, une globalité possédant malgré tout différents pôles et identités. Le téléphérique étendus sur sa totalité offre une cohérence à ce territoire tout en respectant les spécificités de cette zone hétérogène. Il faut ainsi les comprendre et exploiter le potentiel de chacune en offrant sur le trajet différents tronçons qui le diversifient, avec une identité propre à chacun, ses programmes et pylônes adaptés aux lieux traversés.

 

 

Saclay se présente comme le centre géographique du plateau qui porte son nom ainsi que le milieu du tracé proposé. Il est de plus le point d’où le tracé change de direction et qui nécessite donc la présence d’une station. C’est un lieu possible de rencontre entre les pôles, entre le nord et le sud du plateau en proposant des activités que les étudiants et chercheurs veulent vivre en dehors de leurs campus très fermés afin de partager avec d’autres. Il s’agit en plus d’un pôle en lui-même, nommé « zone Orme/Saclay », comprenant le centre CEA entre autres, qu’il faut pouvoir desservir.Saclay possède sa propre identité et ses problématiques, comme celle de l’étalement urbain dans une zone bordée de territoires agricoles protégés. Ce paysage est une force avec laquelle il faut savoir composer, en tenant compte des nombreux facteurs de ce pôle.

 

 

La nouvelle gare doit se situer entre Saclay et le CEA. Un retour sur le site afin de comprendre les différentes échelles abordées permettent de se rendre compte de la grande différence entre celle de l’arrivée au village de 3 000 habitants et celle du Centre de recherche. Au milieu de ces deux polarités se trouve un nœud de flux routiers amenant à de nombreuses infrastructures qui se présentent comme des obstacles aux liens entre les différents ilots et à leur développement. Cependant ces contraintes permettent la création du projet. En effet, le meilleur moyen de franchir ces barrières est de les surplomber et pour se faire, utiliser l’infrastructure existante d’un pont.Ce choix permet de ne pas avoir à s’implanter sur des zones agricoles protégées et répond au souhait de réduire au maximum la consommation du territoire. Cette situation profite à Saclay sans s’imposer sur son territoire, ainsi qu’au CEA en étant au plus près de ses entrée (500m, quelques minutes à peine en navette).

 

 

Surplomber de nombreuses infrastructures routières permet de développer linéairement la conception de pont habité. L’idée d’enjambement des infrastructures en les surplombant se conjugue à celle de survol propre au téléphérique. Afin de conserver ces expériences de suspension, le projet fonctionnera grâce à un système de différentes passerelles. En se situant au niveau du pont de la nationale, la nouvelle gare est directement confrontée aux flux routiers qui la traversent et passent sous elle, auxquels sa fonction de station ajoute celui du téléphérique. A ces deux types de flux il faut en ajouter d’autres dans une stratification des différentes vitesses en prenant ainsi en compte en plus des automobiles et téléphériques, les piétons et les vélos dans leur traversé de la gare.Ce jeu de passerelle permet d’ajouter à la volonté d’une implantation légère, avec peu d’appuis sur l’environnement. 

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